Rabelais éditeur facétieux de faux textes de l’Antiquité
par Claude La Charité, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire littéraire et patrimoine imprimé
Le 24 janvier 2018, à midi.
En 1532, Rabelais édite un testament et un contrat de vente, tirés de « la plus vénérable Antiquité ». Il s’agit de faux forgés par Pomponio Leto et Giovanni Pontano. Or, contrairement à l’idée reçue de la critique, notre hypothèse est que c’est en toute connaissance de cause que l’humaniste a remis en circulation ces textes. D’une part, la dédicace fournit la clef du canular dans la description du testament comme un organon automaton. D’autre part, les textes édités, par leur non conformité juridique et leur onomastique grotesque, ne pouvaient que dévoiler leur nature apocryphe à un philologue averti comme Rabelais.