L’humanisme militaire à l’époque des guerres d’Italie

L’humanisme militaire à l’époque des guerres d’Italie

par Benjamin Deruelle, professeur d'histoire à l'UQAM
  Le 3 avril 2019, à midi.

La fin du Moyen Âge et le début de l’époque moderne forment une période d’intense transformation de l’art de la guerre. Les facteurs techniques, tactiques et politiques ne suffisent cependant pas à comprendre les réflexions et les choix réalisés par les gouvernants, les chefs de guerre et les théoriciens militaires. Ils dépendent aussi en effet du contexte culturel particulier de la première modernité et de la Renaissance. L’obsession de la « guerre comme art » (Jacob Burckhardt) subit alors l’influence du retour à l’Antiquité et de la rationalisation de tous les champs de l’activité humaine. Naît alors, dans l’Italie de la seconde moitié du XVe siècle, une lecture humaniste de la guerre, nommée aujourd’hui « humanisme militaire ». Cette locution se présente pourtant comme un oxymore. Le rejet radical de la guerre que suppose désormais le terme d’humanisme et les mises en garde d’Érasme contre ses tentations ont longtemps masqué l’intérêt de certains humanistes pour la guerre. Une partie d’entre eux pourtant se préoccupa bien de ce domaine si particulier de l’activité humaine.


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