Les résurgences contemporaines du mythe de la reine Margot: du cinéma de masse à la bande dessinée pornographique
Conférence de Véronique Foisy (maîtrise en Lettres, UQAR)
Nymphomanie, inceste, érotisation du macabre. Ce n’est malheureusement pas à titre de néoplatonicienne, de grande mécène ou de reine de France que Marguerite de Valois (1553-1615) est passée à l’Histoire. Au nom de son statut de dernière des Valois, d’épouse du premier des Bourbon, mais surtout d’aristocrate et de femme, son souvenir a été amplement entaché, et ce, à des fins essentiellement politiques. En 1845, l’écrivain Alexandre Dumas a fait paraître le roman-feuilleton La Reine Margot qui sera déterminant pour la suite des choses: il y a mis en scène une jeune princesse réussissant, par l’amour véritable, à s’affranchir des perversions l’entourant. C’est cette Margot précise que des artistes contemporains, comme les cinéastes Patrice Chéreau (La Reine Margot, 1994) et Jo Baier (Henri 4, 2010) et les bédéistes érotiques Robert Hugues et Henri Filippini (La Reine Margot, 1993) reprendront et amèneront à un autre niveau en donnant dans l’explicite et le trash pour interpeller la sensibilité du public contemporain, ce à quoi la légende de luxure se prête bien.