Les Muses galantes : figurations de la femme de lettres dans la poésie fugitive (1690-1750)

Les Muses galantes : figurations de la femme de lettres dans la poésie fugitive (1690-1750)

Conférence de Kim Gladu, postdoctorante en lettres à l'UQAR
  Le 9 mars 2016, à midi.

L’entrée des femmes en littérature est le résultat d’un parcours qui s’inscrit dans la longue durée historique et suivant lequel les femmes ont posé, peu à peu, les jalons qui allaient les mener à obtenir une forme de légitimation auprès de leurs confrères masculins autant que des institutions régissant le domaine culturel. Ce cheminement a connu une avancée importante à partir du milieu du XVIIe siècle, alors que l’espace conquis par les salonnières leur a permis de s’immiscer dans la sphère littéraire par le biais d’une culture galante qui avait les faveurs de l’aristocratie et de la cour. Cette incursion féminine dans le domaine des belles-lettres passait alors surtout par une forte inscription dans une sociabilité dont les femmes dictaient les règles, la littérature galante se présentant comme le résultat des amusements d’une société mixte, où la salonnière agissait à la fois comme maître d’orchestre et comme représentante. Avec l’apparition massive des périodiques à partir de la fin du XVIIe siècle, les modalités de cette participation littéraire des femmes allaient toutefois connaître une transformation importante : d’une part, les femmes auteures trouveront dans la poésie fugitive un lieu propice à l’exercice de leur muse parfois encore timide ; d’autre part, les échanges que donneront à voir les recueils et périodiques reproduiront un imaginaire salonnier qui viendra appuyer l’entreprise littéraire des femmes en diffusant des figurations particulières de l’auteure féminine qui participeront du processus de légitimation entamé au début du siècle.


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