Les compléments à la formation oratoire du roi Henri III : les traités d’Estienne, La Primaudaye et Vauquelin de La Fresnaye
Conférence présentée par Mélissa Lapointe, postdoctorante à l’UQARLe roi Henri III, dernier de la dynastie des Valois, exprima dès son plus jeune âge un goût pour les lettres et des dons naturels pour la parole. Interrompant ses études en 1567 pour s’illustrer sur la scène politique et militaire, son élection au trône polonais lui fait prendre conscience de l’importance d’être entendu et compris par ses sujets. Pour mieux régner et affirmer son autorité, il tentera tout au long de sa vie d’acquérir une formation intellectuelle digne de son rang et cohérente avec ses fonctions royales.
Dès son accession au trône de France en 1574, Henri III reprend les études délaissées et fonde l’Académie du Palais. Lors de ces séances, le roi sollicite certains des grands personnages du royaume ainsi que les poètes de la Cour qu’il convie à débattre de philosophie morale et d’éloquence pour parfaire sa culture humaniste et conforter son jugement. De ces leçons de rhétorique et de débats moraux, des traités ont été rédigés à la demande du souverain, à la suite de la dissolution de l’Académie du Palais en 1579, probablement due à la surdité partielle du souverain.
Si l’historiographie tente aujourd’hui de restaurer l’image noire d’Henri III, ternie par ses adversaires de l’époque et des siècles suivants, les recherches littéraires redécouvrent Henri III l’épistolier, l’orateur, le mécène et l’humaniste. Les travaux effectués sur la formation intellectuelle et littéraire du dernier des Valois permettent d’éclairer d’un jour nouveau son règne et d’en avoir ainsi une meilleure compréhension.
Le projet de recherche vise à analyser les traités ou compléments qui ont été rédigés pendant le règne du dernier Valois et qui ont pu, d’une manière ou d’une autre, influencer le roi ou participer à l’aboutissement de la culture lettrée de la Renaissance. En résumé, ces trois traités, de manière directe ou indirecte, résument les idées qui sont dans l’air du temps au XVIe siècle et participent à la volonté d’enseigner l’art de l’éloquence sous Henri III, mais plus encore de leur potentielle influence sur la formation oratoire du souverain.