L’Affaire des reliques de saint Babylas et l’espace sacré d’Antioche aux IVe et Ve siècles

Conférence donnée par Pierre-Olivier Gagnon, doctorant en histoire de l’Université Laval
  Le 4 décembre 2013.

Antioche de Syrie, 362. L’empereur Julien fait déplacer les reliques de saint Babylas hors du faubourg de Daphné. La nuit du 22 octobre, un incendie détruit le temple d’Apollon Daphnéen. L’évènement est interprété par les chrétiens comme une manifestation du pouvoir de Dieu agissant par l’intermédiaire des reliques de Babylas. La présente conférence porte sur la manière par laquelle la rhétorique chrétienne a instrumentalisé ce fait divers et investi, pour une des premières fois, les reliques d’un saint de pouvoirs prophylactiques.

L’étude des sources de l’époque révèle différentes versions du récit. En comparant et replaçant celles-ci dans leur contexte de rédaction, il est possible de décrire les grandes étapes qui ont mené à l’attribution de pouvoirs aux reliques de saint Babylas et, par extension, aux reliques des saints en général.

Le déplacement des reliques de saint Babylas en 351 sous le césar Constance Galle, demi-frère de Julien l’Apostat, est la plus ancienne translation officielle de reliques connue. L’Affaire des reliques, qui confronte celles-ci à la divinité tutélaire d’Antioche, témoigne de la guerre psychologique opposant les penseurs de la religion chrétienne à leurs homologues païens.


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